Cette saison le Stade Sottevillais 76 perd un pilier fort du club. Marion Lotout quitte le stade pour de nouvelles aventures, découvrez son interview.
Marion Lotout :
– Née le 19 novembre 1989
– Perchiste du stade
– Entraîneur Damiel Dossevi
Palmarès sportif :
– Europes : Zurich 2014 (12ème finale), Berlin 2018 (14ème)
– Mondes : Moscou 2013 (12ème finale), Pékin 2015 (16ème)
– Championne des Jeux de la Francophonie en 2013, Nice
– Jeux Olympiques : Londres 2012 (14ème)
– 7 fois championne de France élite (salle et plein air) et 15 podiums aux élites.

Interview
Marion, quand es-tu arrivée au club et pourquoi ?
Je suis arrivée au Stade Sottevillais 76 en septembre 2012, juste après les JO de Londres avec l’idée de vraiment tout mettre en place pour faire du haut niveau.
Je cherchais donc un club qui pouvait m’accompagner dans ce projet, j’ai rencontré le stade et Vincent Turpin qui m’ont proposé un projet fort de haut niveau, une structure et des événements où la perche est mise en avant (Ref : Perche Elite Tour et Meeting International de Sotteville-lès-Rouen).
Rappelle-nous ton début de carrière avant d’arriver au stade.
De 2008 à 2012 j’ai passé 4 ans à l’Insep où j’ai découvert ce qu’était le haut niveau. Avec mon entraineur Gérald Baudouin, je suis passée de 4m à 4m50. Parallèlement j’ai eu mon DE de pédicure podologue en 2012, un mois avant les Jeux.
Et là je me suis dit “ ok t’as fait les JO alors maintenant mets toutes tes chances de ton côté pour vivre à fond le sport à haut niveau ”.
C’est à ce moment-là que je suis partie à Clermont-Ferrand avec Philippe d’Encausse dans le groupe de Renaud Lavillenie pour vivre l’expérience à fond et de manière professionnelle.
Que t’a apporté le stade dans ta carrière ?
C’est le club qui m’a accompagné durant toute ma carrière (2013 à 2021) avec mes plus belles réussites sportives. Cette stabilité est tellement importante dans le sport de haut niveau. On est toujours à la limite entre mettre tout de côté pour notre sport, faire un peu des 2 (travail et sport) et le plus souvent, on ne prend pas le temps de tenter l’aventure sportive jusqu’au bout. En partie grâce au club, je peux le dire maintenant, je n’ai aucun regret. J’ai vécu toutes ces années à fond.
Qu’est ce qui a été le plus compliqué à gérer dans ta carrière ?
La vieillerie ! Plus joli terme pour parler de ses tendons et articulations. Et j’ai eu pas mal de pépins physiques à partir de 2016.
Ces fameux tendons d’Achille et leur tendinopathies, je sais que de nombreuses personnes vont avoir mal à leurs tendons rien qu’en lisant ces mots… Rires
C’est vraiment une blessure insidieuse, car tu peux t’entraîner, mais toujours un cran en dessous… donc tu performes moins et les gens se disent juste que tu es moins bon. C’est vraiment pas facile à gérer comme blessure.
Avec le temps, j’ai appris à gérer « plus ou moins ». Par exemple, je ne saute même plus en pointes à l’entrainement pour gérer les douleurs.
Quelle année t’a le plus marqué ?
Depuis 2016 je m’entraîne à Bordeaux tout en continuant ma carrière à bloc, comme d’habitude, avec des hauts et des bas. C’est en 2020 que j’ai réalisé une de mes plus belles saisons en termes de régularité. J’ai fait 5 fois 4m50 ! La perf de pointe n’est pas sortie, mais je savais que j’avais mon record dans les jambes ; frustrant et en même temps c’est la base du sport !
Tellement intense, magique et frustrant à la fois alors forcément je me suis dit : “ bon covid ou pas je tente les JO 2020 en 2021 ! ”.
Finalement cette année ne s’est pas passée comme prévu avec une fissure aux ischios jambiers qui m’a beaucoup retardé toute la saison. Mais encore une fois le projet était beau et je ne regrette pas d’avoir été jusqu’au bout.
Et alors maintenant ?
Actuellement j’entraîne les jeunes au club de Bordeaux athlé et je m’occupe également de nombreux projets notamment d’une étape du Perche Elite Tour, Le Starperche en plein cœur de Bordeaux. Je suis tous les jours sur le stade, c’est donc en toute logique que je m’investis de plus en plus dans ce club.
Depuis septembre, je suis une formation par apprentissage (DEJEPS Athlétisme et Disciplines associées) avec le Club de Bordeaux Athlé. Je vais donc avoir un projet et de nombreuses missions au sein de ce club.
En accord avec les dirigeants des deux clubs, j’ai donc décidé de muter au club de Bordeaux athlé.
Je tenais au travers de cet article à remercier toutes les personnes du club qui m’ont toujours soutenu, la ville de Sotteville-lès-Rouen, le département de Seine-Maritime, la Métropole de Rouen et la région Normandie. Je garde vraiment beaucoup de bons souvenirs.
Justement, peux-tu nous citer ton top trois des souvenirs avec le stade ?
- les 7 titres de championne de France élite bien sûr
- les journées interclubs (bon on oublie le 0 de 2019 ?)
- les Perche Elite Tour toujours organisés d’une main de maître (surtout la buvette)
Ta carrière de haut niveau est-elle finie ?
Je ne sais pas… Je continuerai sûrement à aller au stade, mais par pur plaisir sans forcément avoir d’objectif de performance … Bien que je ne sais pas si j’y arriverai sans avoir l’esprit de compétition.
En tout cas, MERCI au Stade Sottevillais 76, j’ai kiffé et je reviendrai vous faire un petit coucou de temps à autre ou pire …. On se recroisera peut-être aux interclubs ! 😀