Passion du stade


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La rubrique passion du stade est un rendez-vous, tous les deux mois qui valorise des personnes, des parcours au sein du Stade Sottevillais 76.

Différentes thématiques seront abordées, romancées par un certain Christian Feuillepain.

Bonne lecture

  • Naissance :
    25-05-1995
  • Disciplines :
    800m, 1500m et 3000 steeple
  • Records :
    1:52.64, 3:53.81 et 8:50.06
  • Entraineurs :
    Kader et Hassan

L’entraînement, la vie sportive et sociale du club en période de confinement.

Nous avions un rendez-vous téléphonique avec Medhi vers 18 heures ce jeudi 18 mars. A cette même heure, le Premier Ministre devait annonçait un nouveau confinement.

Il avait été décidé d’évoquer l’entraînement, la vie sportive et sociale du club en période de confinement. Les décisions prises par le gouvernement sont venues conforter cette thématique qui de nouveau s’imposait aux athlètes du club.

« Nous avons pas mal de chance les sottevillais qui fréquentons les installations du Stade Jean Adret, il nous est possible de profiter de la salle de musculation en respectant les précautions d’usage jusqu’à 18h45.

J’avais, afin de me remotiver, moi, qui contrairement à d’autres athlètes du groupe ait un besoin primordial de compétitions, planifié une saison en salle, pour m’imposer et supporter la quantité, parfois la dureté, d’un entraînement de demi-fond.

J’espérais sincèrement que les compétitions en salle me permettraient de garder dans la tête cette grande motivation. C’est le cœur presque léger, que, dès le début septembre j’ai commencé cette longue préparation.

Le fait d’avoir été sur les listes » athlètes de haut niveau » en décembre 2019 me permettait d’être optimiste pour recevoir des invitations aux compétitions et d’y participer : Mon record de 8.12.34 sur 3000 me confortait d’ailleurs dans cette approche.

Je suis monté en charge d’entraînement jusqu’à huit séances par semaine, et un kilométrage conséquent pour moi, de plus de 100km hebdomadaire.

La forme revenait, le poids que je prends à chaque interruption prolongée de l’entraînement commençait à s’estomper. J’enchaînais avec le groupe de belles séances comme, des 800m en 2.20 (les connaisseurs apprécieront !), en parallèle les séances de PPG et de renforcement musculaire se passaient bien…

… et puis le second confinement et venu de nouveau perturber la préparation.

Le plus difficile a été le couvre-feu de 18h. Il est très compliqué avec ces horaires de s’entraîner correctement car peu de personnes terminent leurs activités professionnelles ou étudiantes de bonne heure.

La motivation par la compétition, s’évanouissait je suis retombé à trois, quatre séances maxima par semaine, mais toujours avec la séance du dimanche matin :  « La séance sacrée » celle où chacun se retrouve au départ à la lisière de la forêt du Rouvray. 

Relancer la motivation par les gâteaux !

Pour agrémenter ce rendez-vous convivial et incontournable il a été décidé qu’à tour de rôle on amène un gâteau à déguster à la fin de la séance : j’ai inauguré la série avec un flan pâtissier. Je me souviens qu’Antoine est venu avec un gâteau au chocolat. (Magnifique : Note de l’auteur).

A l’initiative de Kader et toujours afin de motiver les « troupes », des tests sur les quais de Seine à Rouen ont été programmés, afin de retrouver un peu des émotions compétitives : Un 10km et 5km se sont ainsi déroulés.

Nouvelles chaussures nouvelles sensations

L’absence de compétitions à mi-janvier est devenue une réalité. Cette décision a eu des effets délétères sur le groupe, la motivation pour beaucoup (dont moi) s’est effilochée. Les prochaines échéances étaient ainsi reportées à l’été : c’était loin !

Pourtant j’avais effectué de très bonnes séances et commencé à tester les nouvelles pointes (celles qui font polémiques !). J’ai constaté que la fatigue venant, ces nouvelles chaussures soutenaient mieux la foulée, le renvoi était plus dynamique. Nous attendrons cet été pour en avoir la confirmation ou pas !

Recréer l’ambiance club : Vive les interclubs

La situation est difficile, il est nécessaire de garder ou retrouver la motivation si l’on ne veut pas que cette année encore, soit une nouvelle saison blanche. Il faut inventer, innover, trouver des compétitions ; entre nous dans un premier temps : c’est ainsi qu’on a évoqué des compétitions tests sur piste (3000m par exemple) ou pourquoi pas sur le champ de course maintenant magnifiquement rénové avec notamment un anneau en stabilisé. Mais pour moi il faut impérativement organiser une compétition collective, il faut retrouver le parfum des interclubs avant que son odeur ne disparaisse. Notre réflexion sur le calendrier sportif doit s’orienter dans cette direction, c’est pour moi primordial.

Je constate que le lien qui unit tous les athlètes au stade, lien travaillé par la présence de tous les groupes sur le même stade tend à s’affaiblir, l’éloignement géographique imposé est un vrai problème. La convivialité qui existait et faisait l’essence du club doit repartir.

Aspects positifs (!) : découvertes ou redécouvertes.

  • J’ai constaté que des athlètes qui avaient tendance à négliger la PPG, les gammes, les étirements s’y remettent à l’exemple de « l’ancien » Nabil Chettouh.
  • Le manque de compétitions oblige les athlètes à élaborer des entraînements à plus long terme, aucune composante de l’entrainement voir de diététique n’est ainsi laissée de côté ou moins négligée.
  • L’autonomie, aussi s’est retrouvée aux avants postes, de même que la volonté de s’organiser entre athlètes. Enfin pour moi, la patience, car j’ai tendance à me motiver grâce aux compétitions à court ou moyens termes. L’absence de confrontation sportive m’oblige à laisser du temps au temps. J’ai même envie de faire davantage de compétitions, moi, qui n’en faisaient que peu dans une saison.

Je suis même prêt à prendre un dossard pour une compétition de lancer, c’est dire ! »

C’est sur ces paroles pleines d’espoirs et d’envies, que Medhi m’a donné rendez-vous, pour goûter, à son flan pâtissier sur le stade à Sotteville.

Prochain article : La Saga Bunel : Trois générations de Passion Stade

  • Naissance :
    20-07-1980 à M’Gouna (Maroc)
  • Record 3000m steeple :
    8.27.49
  • Palmarès :
    Trois sélections A e
    n Équipe de France
  • Entraineur de
    ½ fond au Stade

Lors de notre entretien Hassan s’est livré, à cœur ouvert, sur son parcours sottevillais.

« Je venais de quitter les rangs juniors où je trustais les victoires dans les labours normands, c’était au tout début des années 2000. J’étais licencié au GABS, mon entraîneur s’appelait Jacques Sieurin. Il m’a accompagné à mes débuts, je lui dois beaucoup.

 

Le haut niveau m’attirait, mais je courrais trop souvent seul, ou sans athlète de mon niveau. J’étais étudiant à la faculté de Rouen. J’étais donc à la croisée des chemins ; continuer comme je le faisais, où rejoindre le seul club de la région qui possédait les structures nécessaires à la réussite du haut niveau : le Stade Sottevillais 76. La réussite qu’il affichait au travers des résultats de stars de l’époque les : Blondel, Levicq, Boulineau et bien sur les frères Chekemani, me faisaient rêver. 

 

J’ai donc signé à la section locale de Duclair et rejoint le groupe de Kader et Rachid.  J’ai pu ainsi participer à une décennie royale pour le demi-fond sottevillais, à travers champs et pistes : Sélections au Monde de Cross-country podiums et titre par équipes aux Championnats de France, avec Rachid (Chekemani) et Fouad (Chouki) nous avons terminés 1er/4ème/7ème de la même course, incroyable, Champions de France par équipes évidemment ! 

 

Le stade a toujours été à mes côtés, aussi bien pour m’accompagner vers ma naturalisation, pour mon incorporation dans l’armée, que lors de mes ruptures des tendons d’Achille. J’ai été gâté par le club, je ne le remercierai jamais assez. Le stade est devenu tout naturellement mon club de cœur.

A côtoyer les « Marcel, Vincent, Christian, » j’ai beaucoup appris. 

 

L’âge venant, petit à petit, il m’est apparu comme une évidence que le temps de la transmission était venu.

J’ai souhaité partager mon expérience avec le groupe que nous animons avec Kader : un mélange d’anciens et de nouveaux qui s’entraîne dans la joie et la bonne humeur. ¾ fois par semaine nous nous retrouvons pour partager les sorties en nature et le fractionné sur la piste: courir ensemble pour le plaisir !

Et puis, le stade c’est une famille, les gamins et gamines y sont les bienvenus, quelle joie d’y voir gambader tous ces enfants d’athlètes !

 

Quand je vois Arnaud, lui aussi athlète de mon époque, prendre la suite de son père et préparer des athlètes pour les JO, je me dis que la source n’est pas tarie, que le stade est entre de bonnes mains, et que l’histoire continue. »

  • Naissance :
    12-06-1977 à Niamadougou (Burkina Faso)
  • Record 100m :
    10.14, Vice-Champion Afrique 2004
  • Jeux Olympiques :
    2000-2004-2008
  • Entraineur de
    Sprint au Stade

13 juillet 2002 sur le stade de Saint Etienne (Loire), nous sommes trois accompagnants sottevillais (Amadou, Vincent et Christian) à regarder la finale du 100m hommes.  L’orage a éclaté il y a peu, le temps est lourd, le ciel plombé. A vos marques, prêts, Feu… 10s.14 plus tard, la foudre sottevillaise Idrissa Sanou a frappée : Victoire, record et entrée au stade sottevillais 76. Vincent avait eu du mal à trouver un maillot à la taille du colosse du « pays des hommes intègres », le Burkina Faso.

Octobre 2020 sur le stade de Sotteville-lès-Rouen au bord de la piste, Idrissa prodigue ses conseils à son groupe d’athlètes de sa voix chaude, sa taille s’est un peu épaissie… Mais sa présence au sein du club est toujours forte, quel est donc le sens de cette fidélité à « son stade »

« J’avais apprécié l’accueil sottevillais, je voyais bien mon avenir ici. J’en ai parlé avec Vincent puis Christian, et nous avons mis en place en concertation, une double formation sportive et professionnelle. Je logeais dans l’appartement du club, avec Berlioz (Randriamihaja) Mohamed (Battani) et plus tard Éliane (Saholinirina).

Mis à part le climat (nous étions en hiver) tout était mieux pour moi qu’au centre IAAF de Dakar. 

Je me souviens qu’afin de m’aider pour mes formations avoir demander une connexion internet (moins courantes et plus onéreuses à l’époque) les dirigeants ont acceptés. J’ai pu profiter de cet environnement où l’écoute à toujours été présente. 

 

J’ai dû mettre ma carrière sportive entre parenthèse en 2010 après les régionaux au Havre (grave blessure au tendon d’Achille). Un sprinter de Val De Reuil, Kada BEMBA m’a sollicité pour lui donner des conseils (il devait signer au club l’année suivante), ça m’a plu et de plus en plus je me suis impliqué dans l’entraînement. 

 

A l’heure actuelle, j’entraîne un groupe d’athlètes d’une vingtaine de personnes, le groupe comporte des niveaux différents, chacun s’enrichi de l’autre. Les entraînements collectifs ont lieux les Lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi.  Le mercredi est consacré à la famille… ! 

J’ai été obligé d’ouvrir les créneaux d’entraînement au maximum car les athlètes sont étudiants où travaillent. C’est donc compliqué parfois car les horaires ne coïncident pas toujours. De plus, je travaille dans une entreprise qui déploie la fibre optique et là aussi je suis très sollicité. 

 

C’est à mon tour de les accompagner pour qu’ils réussissent leur vie sportive et personnelle, dans ce club qui m’a si bien accueilli il y aura bientôt vingt ans maintenant. »

Réflexions sur l'athlé - Acte 1

Malicorne (Sarthe), la brume s’attardait sur la rivière. Quelques canoës glissaient sur l’eau. Des rires de jeunes athlètes réveillaient la campagne encore endormie ce dimanche matin de mai 1967. Parmi eux un cadet, Philippe Bunel, il intégrait déjà l’équipe première du club. Le stade avait fait étape dans un château d’une colonie de vacances de la SNCF. Avant de repartir vers Nantes ils étaient nombreux à s’être échappés pour une promenade improvisée sur les eaux calmes de la rivière.

Philippe Bunel :

« Laprès-midi de cette mémorable matinée, javais participé au 110m Haies, en compagnie du décathlonien Jean Pierre Duclos, pour mon premier déplacement officiel dans l’équipe des interclubs.

Javais commencé par le saut en hauteur (1m75) au lycée. Mon père professeur dEPS mavait accompagné à Sotteville pour que Marcel Fenêtre (conseiller technique régional de l’époque) et entraîneur au club, me fassent découvrir lathlétisme.

Quelques temps après, Marcel Fenêtre « membarque » pour un stage à Houlgate. Au premier entraînement lors de l’échauffement, sur une impulsion, je retombe sur les fesses, la honte, ça démarre bien ! A lentraînement suivant, les haies étaient abordées : ça ma plu ce truc, je passais les haies facilement, javais une bonne pointe de vitesse. « Tonton » (le surnom de Marcel Fenêtre) minscrit à la compétition douverture à Sotteville: le challenge Marcel Lechevallier sur 80m haies cadets. A larrivée, je bats le record de Normandie du 80m haies cadets ! Je me qualifie pour les France et je réalise le meilleur temps des séries, en 8.8 Hélas je tape la dernière haie, et je suis passé sur le fil par un autre participant 8.9 pour moi, jai retrouvé les résultats. Après cette course Je lai toujours tollé … C’était parti.

Quand tu as goûté à une finale des France, tu ne peux plus ten passer. Ensuite, ça a été lenchaînement des entraînements, des compétitions et des blessures. Cest dailleurs un peu la raison de mon arrêt des années plus tard. La médecine et les soins n’étaient pas de niveau : mon premier claquage a été soigné … au vibromasseur !

Quand Marcel Fenêtre a arrêté dentraîner, je me suis retrouvé seul : ce nest pas facile de sentraîner seul !

Jusquen 1975 jai continué, et puis en 1976, j’étais Instituteur, marié et père de famille, je construisais ma maison à côté de Barentin. Le sport de haut niveau devenait trop compliqué. Jai pris la décision darrêter. Je me rendais seul à Vittel pour les championnats de France en salle. Les trains pour Vittel de Paris n’étaient pas nombreux. Je décidais donc de faire du stop sur le périphérique, jattendais. Vers midi, je découvre un resto sur le bord de la route, jy vais et jarrête ici ma carrière de haut-niveau ! Elle avait durée de 1967 à 1975. Je passais toutes mes vacances depuis juniors jusqu’à mes 25 ans en stages ou en compétitions ! Javais l’impression de ne pas connaître ce que dautres vivaient. Les vacances avec les copains m’étaient inconnues, eux allaient en vacances en Bretagne en Solex ! Moi, jen rêvais seulement… Quand je me baignais, je revêtais une combinaison pour me protéger les muscles : j’étais un intégriste de lathlé ! Jai ma carte dinternational, jen suis fier.

En compétition j’étais dans mon truc, il ne fallait pas me parler ! J’étais strict et sérieux dans ma pratique, je vérifiais méticuleusement mon Start pour quil ny ait pas dincident au départ, je vérifiais la direction et la puissance du vent en lançant une poignée dherbe. Dans la ligne d’à côté au départ se trouvait souvent mon contemporain le champion olympique du 110 Haies : Guy Drut. Parfois la pression autour de lui me gênait dans ma course. Je lai eu dans mes pattes tout le temps et cela a duré jusqu’à mon arrêt.  Jallais au meeting de Cholet, en espérant retrouver de loxygène, il était là encore ! »

Arnaud Bunel: « Pour lanecdote, il y a deux ans au stade d’échauffement aux élites, japerçois Guy Drut. Jhésite et puis je me décide à aller le voir :« Bonjour, peut-être que ça ne va rien vous dire, je suis le fils de Philippe Bunel.  « Non! BuBu ! est-ce quil est là ? Quest-ce quil devient ? » Il était euphorique. « Tu lui diras que jai toujours la télé couleur que javais gagné au meeting de Sotteville, cest grâce à ton père que je lai gagnée. » 

Philippe: « On mavait chargé de lui demander son souhait pour participer au meeting de Sotteville et il mavait dit une TV couleur (les primes de notoriété n’avaient pas atteintes celles de maintenant). »

Arnaud: « je lai trouvé sympa, et il trouvait mon père super cool… comme on trouve cool quelquun quon a battu toute sa vie… »

Le stade a été l’élément central de la vie sportive des Bunel, les rencontres entre sportives et sportifs fréquentant ce lieu ont permis à ses deux enfants dy trouver celles qui sont devenues les femmes d’ Arnaud et Frédéric.

Il faisait beau ce jour de juin sur la piste de Sotteville. Les championnats régionaux se déroulaient. L’échauffement se terminait. Après les éducatifs et les étirements, les accélérations avaient été faites : « Christian je vais être nulle » : Delphine Leclerc terminait toujours sa préparation d’avant compétition par ce rituel verbal.

 

Delphine Bunel (née Leclerc):

« Javais débuté lathlé à huit ans en bas de chez moi à Grand Quevilly en école dathlé par la marche, c’était la spécialité du club. Mais comme je préférais courir, je suis venu au stade sottevillais en benjamine. Bien quayant débuté par la marche, je ne voulais pas le faire lors des interclubs !  En école dathlé on faisait de tout, j’étais meilleure en course à pied, mais pas mauvaise aussi en lancers. Jai choisi le demi-fond ou j’étais plutôt bonne. Jadorais tout ce qui était esprit d’équipes, mais je n’étais pas très bien intégré, par méconnaissance des codes en usage à cette époque. Jai grandi et trouvé ma place, à côté. Ce n’était pas toujours facile chez moi, je trouvais en venant au stade un côté paternel chez mon entraîneur qui me convenait. Le rôle de lentraîneur cest aussi un rôle de psychologue, il arrive à composer avec chaque personnalité. Je cherchais ma place. Jai beaucoup observé et chercher ce que moi je pouvais apporter aussi. Jai trouvé une place : la mienne. Si je navais pas connu le stade jaurais été une autre personne sûrement. C’était devenu un univers important. Je m’épanouissais tranquillement pendant cette période. C’était parfois dur, mais je ne me voyais pas aller au club ou changer de club, cest mon côté je serre les dents et jy vais.  Je faisais un sport individuel mais jadorais tous les moments de groupe même si je men situais toujours un peu en dehors.

Laspect collectif de lathlé cest toujours ce que jai préféré. Jai toujours réussi à mieux mexprimer aux interclubs et lors des relais, jadorais les relais !

Quand t’as fait de l’athlé, j’ai l’impression que tu peux faire tous les sports. C’est tellement dur que ça te forge le caractère. Quand j’ai fait du rugby plus tard je rentrais sur le terrain sans stress, je n’étais pas toute seule et s’il y avait un problème je pouvais me reposer sur les autres, alors que sur un 800m ce n’était pas le cas j’étais seule. Pour exorciser

Ce stress j’avais un rituel partagé avec l’entraîneur : Tu sais Christian je vais être nulle. Je me suis construit comme ça. La pratique de lathlé a développé mon caractère. Actuellement encore, je suis restée battante et guerrière.

Quand jai été enceinte de Marion, jai arrêté une première fois.

Jai connu la « petite mort » avec même des problèmes hormonaux. Quand jai repris je me voyais incapable de refaire du 1/2 fond au même niveau ; Je me suis orienté vers la perche. Javais envie de revenir avec mes copines comme Émilie, et Anne-Lise. Tant que j’étais avec des personnes avec qui je mentendais bien je pouvais continuer.

Et puis Fred était encore dans l’équipe.

En athlé, le culte du corps est très marqué contrairement au rugby féminin.  En athlé au retour des vacances c’était : « Dis tas pris toi… ça marque !” J’étais très sensible à ça, c’était surement dû à mon côté émotif, je prenais tout au premier degré, même si ça venait d’ une coéquipière. Cà me faisait souffrir parfois. Javais des réactions visibles, je pouvais passer pour la chieuse, je ne maîtrisais pas ma colère. Après un long travail sur moi, je maîtrise mieux maintenant. Et puis le stade ma apporté lAmour. »

 

L’acte 2 arrive prochainement

Réflexions sur l'athlé - Acte 2

A l’aube des années 1990 une flopée de jeunes athlètes toutes de blanc vêtu trustaient les victoires sur la piste sottevillaise tous les mercredis lors des compétitions UNSS. Une longiligne jeune fille brune en faisait partie et collectionnait les victoires.

Bérangère Bunel (née Hédouin) :

« Je suis arrivée au stade en minimes 2. J’avais déjà fait beaucoup d’athlé à “Saint Do“ en scolaire avec Mr et Mme Corbet. L’établissement avait une convention avec le Stade qui permettait la participation avec le club pour les compétitions FFA, jadorais ça. Yann mavait repérée en compétitions, et il mavait dit : tu devrais venir tentraîner à Sotteville. Là-dessus jaie rencontré Philippe, il sortait de lAlgeco (les bureaux provisoires) avec ses Ray Ban noires, et son pantalon « Pattes dEph » velours bleu! Normalement Philippe nentraînait pas les minimes, mais il a accepté de s’occuper de moi quand même, car javais quelques records et Philippe connaissait mon papa. Avec Sophie Saint-Gilles, Vanessa Debray, directe je suis allée au stage à Giens (Hyères). Il y avait un autre minime dans le groupe : Arnaud : un beau gosse aux lunettes… roses ! on venait tous en voiture de Barentin.  Nous avions nous les minimes un entraînement allégé, ce qui nous laissait du temps pour regarder les autres et parfois rigoler quand certains après une séance difficile allaient jusqu’à vomir !

La première fois que je suis venue au meeting de Sotteville jai fait « Waouh», jen garde un souvenir émerveillé, c’était au tout début des années 1990 

Jai débuté par le sprint et la longueur. Souvent, aux interclubs, je faisais le 100m haies, car il ny avait pas beaucoup de spécialistes. Je regrette de m’être mis au 400m haies trop tardivement. Javais débuté sur un interclubs jeunes en fin de saison : un coup de cœur, çà me correspondait mieux, mais javais déjà de nombreuses années dentraînement et mon enthousiasme s’émoussait un peu. Jai vraiment, aimé, aimé, de devoir gérer la course fonction du vent, des haies, du nombre de foulées et de mes sensations. A partir du plan de course, tu pouvais tadapter suivant les circonstances. Adapter plein de choses que tu ne fais pas en sprint ou grosso modo : tu cours vite.

Les entrainements du 400m Haies était plus variés. On faisait plus de long et beaucoup de passages de haies. J’adorais lexercice 4 haies/5 haies au rythme du 400 m haies. Quand tu viens au stade le samedi et que fais une séance 4/5/6 haies cest plus agréable que toujours du sprint, l’éventail est plus large. Avec Philippe tout était cadré précis, tu connaissais ton entraînement à lavance : le mercredi c’était technique haies, le samedi lactique…Que de bons et beaux souvenirs. Mais venir au stade quatre/cinq fois par semaine me pesait, je voulais aussi découvrir dautres horizons. Je me suis retiré du club, sur la pointe des pieds. »

Deux enfants jouaient sur le stade. Ils accompagnaient fréquemment leur père. L’un des deux semblait bien intrépide, il n’hésitait pas à sauter des tribunes sur le matelas de perche et à escalader l’échelle de chronométrage (à l’époque la sécurité était moins omniprésente) cet intrépide garçon s’appelait : Frédéric Bunel.

 

Frédéric Bunel dit : Fred

« Je suis venu au stade à un peu moins de deux ans. C’était ça ou la nourrice ! Plusieurs athlètes avaient aussi des enfants quils amenaient au stade. La salle de musculation ressemblait parfois à une garderie. Nos terrains de jeux étaient la salle de musculation et la piste. Ma mère travaillait assez tard le soir, donc, mon père memmenait à lentraînement. Au début je ne venais pas pour le sport mais pour être surveillé par mon père.

Je naimais pas l’athlé tout petit, mes parents ont essayé de minscrire en Benjamin. J’étais nul sur 1000m. Jy allais avec Antoine Saint Gilles. En minimes, je me suis surpris à être bon, surtout en lancer de marteau ! Jai été recordman de Normandie ! Yann me disait que j’étais bon. Par ailleurs, je n’étais pas trop mauvais en saut et en vitesse. Ça sest fini aux pointes dor à lINSEP où jai fini 4ème, j’étais bon, mais je naimais toujours pas. En cadets, jai battu toujours au marteau, le record régional cadets. Je me rendais compte que javais des qualités un peu partout : jai abandonné le marteau et là jai aimé la variété des épreuves combinées.

Jai, malgré des résultats, fait ça par défaut. A trente ans, jen ai eu mare et je nai plus fait que des Haies. J’ai vraiment apprécié. Mon record sur les haies je lai fait à 35 ans. Les haies c’était plus facile que les épreuves combinées. Les séances technique sur les haies me plaisaient. Je ne me blessais plus, car je venais de découvrir lhygiène de vie ! A 36 ans, j’égale de nouveau mon record et je me dis quil est temps darrêter. Je me suis senti plus en jambes à 30 ans qu’à 20 ans !

Ma fin je lai donc choisie. En enlevant mes pointes, je me suis dit : cest bon jarrête voilà, tout simplement. Je lai bien vécu puisque cest moi qui lai décidé. Après jai fait le disque aux interclubs.

Ensuite, je me suis dirigé vers lentrainement. Cà me semblait logique de garder le contact avec lathlé. Au début, javais préféré ma vie d’athlète à celle dentraîneur. Je nai pas encore totalement la fibre entraîneur, mais de plus en plus je me sens à l’aise avec ce nouveau rôle. je le fais en plus de lactivité professionnelle. Quand je viens au stade fatigué, je me dit que c’est difficile mais je tiens toujours. Laide financière est dérisoire par rapport au temps passé et à la fatigue accumulée. »

2021 : La crise sanitaire s’attarde encore en ce tout début de mois de Mai, le stade a été obligé d’organiser des compétitions privées officieuses afin d’entretenir l’esprit de compétition. Sur la piste, les athlètes veulent connaître leur potentiel du moment et étalonner leur valeur face à leurs copains et copines d’entraînement. Aux départs des 100 et 200, se prépare le dernier de la tribu Bunel : Georges.

 

Georges Bunel :

« C’était pour moi un peu une évidence; jy suis donc arrivé en « youpala »! à quatre pattes avec la tétine. Plus tard je continuais à venir, dès quil y avait des vacances. J’étais toujours content de venir au stade voir le groupe de papa. En parallèle, je faisais de lathlé depuis toujours, à Duclair, proche de chez moi, avec Chantal et Bruno. Ma première carte postale de vacances a été pour eux ! Mon but a toujours été de mentraîner avec mon père. Dès que jai eu l’âge et même un peu avant, en minimes, je suis venu un peu dans le groupe des haies le jeudi. Ça fait trois ans maintenant que je mentraîne officiellement dans le groupe, après six ans à Duclair.  Mes premiers résultats satisfaisants en athlé lont été en cross, jai même gagné le cross Carrington en poussins 2!

Après cest Nicolas Bernage qui ma entraîné. Il ma initié au 1000m, et mon père me voyait sur 50m haies. Javais du mal avec lintervalle. Je mentraînais avec « Nico », on samusait bien. Ma première vraie compétition, a été 800/200/200/800. Nous sommes allés jusquau France à Lyon. C’était sympa.

En arrivant dans le groupe avec Papa je me suis spécialisé sur 400m haies.

Cest devenu mon but: Comme maman !

Jai toujours plaisir à venir à lentraînement, même si je sais que ça va être bien dur, comme le mercredi. Jaime bien arriver avant le groupe, attendre les copains, copines, discuter avec eux avant de débuter la séance. On va voir les perchistes, les sauteurs en hauteur, et les autres groupes aussi. Mais mon vrai grand plaisir, cest quand il fait beau et que la séance est finie, on peut sattarder sur le stade pour discuter. Vive le pré-entraînement et le post-entraînement ! Ca permet de relativiser la dureté de la préparation. De souffrir avec les autres ça rapproche. Jai aussi un vrai plaisir à être en compétition, je my sens bien, jy suis à ma place ; le petit stress, le moment où chacun est concentré. On ne parle plus : Tu sais que tes fort, tu tes entraîné toute lannée, la compétition cest mon Saint Graal.

Arnaud: « le plaisir que jai à partager tout ça avec mon fils, cest le summum, comme je lavais connu aussi avec mon père. Le plaisir de la transmission, ça ma poussé à maméliorer. »

Le seul aspect négatif dans lathlé car jen vois peu, cest le côté perfectionniste il tinterdit de faire quelque chose de physique autour. Il faut faire une activité non sportive. Pour linstant je nai pas envisagé de fin. Comme je vais faire médecine (jadore la génétique) il va falloir que je ralentisse un peu, le temps consacré à lathlé, surtout au début. Je ne dis pas au revoir à lathlé. »

Réflexions sur l'athlé - Acte 3

La nuit était tombée. Les projecteurs éclairaient le stade, la bruine faisait luire la piste, comme souvent, en Normandie. Au départ du 100m un groupe important terminait son échauffement par les éducatifs et les gammes qui s’invitent à chaque entraînement. A la tête de ce groupe une voix résonne sur la voûte des tribunes : Arnaud Bunel en chef d’orchestre.

Arnaud Bunel :

« Je suis venue la première fois au stade, en poussette, avec mon père ! Jai pris ma première licence en 1985, javais 9 ans.

Jai eu beaucoup de frustrations en tant quathlète. Je me blessais tout le temps.

Bien évidemment jai commencé par l’école dathlé. Jy ai connu de superbes moments avec les animateurs de l’époque: Alain Le Floch, Valérie Poupardin, Pascal Mendy.

Mais mon but c’était de faire du 110 m Haies comme Papa ! 

Je progressais bien, mais je me blessais souvent. Mon corps refusait de suivre ce qui était nécessaire pour continuer ma progression. Le corps ma imposé mon arrêt. Je me suis reconverti au disque pour rester au contact des athlètes et du club, et surtout continuer à prendre du plaisir.

Jeune professeur, javais acquis des connaissances. Naturellement, petit à petit, je me suis orienté vers lentraînement. Jai donc débuté avec l’école dathlé où jai pu mettre en pratique la théorie acquise dans mes études. Jy est pris aussi beaucoup de plaisir : j’étais plus entraîneur quathlète ! Cà me convenait très bien. Javais trouvé ma voie. »

 

LA VIE D’ENTRAÎNEURS :

Philippe :

« Conjointement à cette carrière dathlète, pendant les entraînements, je commençais aussi à entraîner. Il y avait : François Saint Gilles, Roland Citerin, Jérôme Petit déjà. Et ça me plaisait bien.

 En 1976 alors que javais arrêté mes activités dathlète, je vois arriver chez moi les dirigeants de l’époque Serge Thieury et Jean Voiment (président, et futur président du club) avant les interclubs : « Philippe on aurait besoin de toi pour le 110m haies ». Mais ce qui serait formidable me dit Serge Thieury cest que tu sois entraîneur, Il ma bien vendu le truc !  Puis dans la foulée jai fait mes stages de formations, jai même eu mon 3ème degré lancers et jai ainsi entraîné Yann Quedeville tout jeune.  

Ça ma plu, jaimais bien le contact avec les athlètes j’étais en connexion avec eux.

Rapidement jai eu parmi les athlètes Olivier Saint Gilles. J’avais un groupe qui tenait la route. Puis les malgaches sont arrivés : C’était magique le groupe : les, Rova, Hubert et les autres. J’entraînais un groupe de rêve. Les résultats ont été au rendez-vous : au championnat de France Elite, Hubert avait remporté le 400m Haies en 49.94, Rova en juniors et aussi Cyril Lefebvre (sur le plat et les haies). La compétition se finissait. En retournant dans la tribune réservée aux entraîneurs, je passais volontairement lentement devant le staff fédéral, les entraîneurs nationaux y étaient tous. Aucun d’entre eux ne m’a félicité…

Jai pris un énorme plaisir à entraîner les groupes et à participer à leur dynamique. Jadorais venir à lentraînement, accueillir les athlètes avec « une blague à la con » de leur dire de se préparer pour 17h30 et voir qu’à lheure prévue, la séance pouvait démarrer.  Sentir que le groupe te suivait était une grande satisfaction. Cette satisfaction renforçait mon plaisir de bien faire en élaborant des plans dentraînement les plus pointus possible pour les besoins de chacun et de tous par un travail adapté. Jy passais un temps fou ! Je regrette davoir mis à la poubelles tous ces plans il y a peu. Et puis jai eu le grand plaisir dentraîner mes enfants, mes années magiques : Arnaud a deux doigts de même que Bérangère dun match international jeunes. Arnaud était sérieux mais très fragile. Fred me fait un podium en cadets devant mon entraîneur Marcel Fenêtre qui était venu voir. Lannée daprès, en juniors, il gagne le titre en salle. J’y   étais allé avec leur mère et ensuite en national pour un point grâce au 1000m! Tas aussi de grandes déceptions, à Arles Fred abandonne après la longueur. Pourtant nous avions pris le maximum de précautions en lui prenant un billet davion pour le mettre dans les meilleures conditions possibles…mais il avait oublié ses trainings à la maison. Pas facile d’en trouver sur place pour un décathlonien aux pieds de géants. … Fred avait le don de me stresser: à la perche il ratait régulièrement ses deux premiers essais. Je me disais : « cest mort » et lui me disait : ne ten fait pas papa cest bon et il passait au troisième. Après un faux départ sur les haies comme souvent : « fais gaffe quand même Fred ! »  « tinquiètes cest bon. » il men a donné des sués le Fred ! »

Arnaud :

« La force du groupe, cest le groupe, « Dad » (Philippe)me la toujours dit. Les bons ont besoin des pas bons et les pas bons des bons, tout le monde salimente. Il faut accorder de limportance à chacun. Jaime bien, même si parfois, cest pesant et lourd. Au final quand ça fonctionne cest agréable. Quand un athlète fait une performance, c’est que tous les paramètres nécessaires ont été mis en place depuis des mois : on en rêve et ça marche ! Tu as limpression de faire un cadeau, la magie opère, cest génial. Jai pleuré de joie en tant quentraîneur. J’ai connu aussi des championnats de France où lathlète fait un faux départ : quelle frustration ! Parfois cest violent l’échec. Une qualification ratée pour un centième de seconde! Il faut gérer deux déceptions la sienne et celle de lathlète, lencaisser sans la montrer. Comme les retours sont silencieux et difficiles parfois !  Ca donne du relief à la fonction. Le groupe sest lessentiel. Presque toujours, tu trouves un motif de satisfaction, même si les résultats n’étaient pas au rendez-vous. La petite lumière peut venir du plus humble des athlètes.

Ce nest pas parce que tu coures vite que tu es un mec bien, et que tu cours moins vite que tu es une moins bonne personne.

Le travail de préparation est gigantesque, si lon veut que ce soit bien fait, il faut y passer beaucoup de temps.

A un étudiant en STAPS, qui travaillait sur les entraînements en athlé, j’ai fourni ma programmation sur une année :70 PAGES!

ET PUIS, Jai connu un vrai défi : le confinement.

Pendant le premier confinement on est resté tous en relation, avec des plans dentraînement super sympas, je me suis creusé la tête ! On l’a fait sous forme de défi le « corona training chalenge » à tel point qu’à la fin, ce sont les athlètes qui ont pris le relais de la coordination des entrainements. Au terme, de ce confinement tout le monde est revenu en forme. Lesprit groupe et collectif a ici trouvé tout son sens. Innocent, par exemple a fait à lissue du confinement de très bonnes performances. Je ressors de cette période avec de la fierté pour le groupe et moi davoir réussi à trouver les moyens de surmonter cette difficulté. »

Les côtés « désagréables » de lathlétisme : la Vision des entraîneurs :

Philippe :

« La tournée des popotes, pour récupérer ou reconduire chez eux les athlètes. Les athlètes qui arrivent en retard aux rendez-vous où viennent accompagnés alors que ce n’était pas prévu. De Sotteville remonter à Mont saint Aignan et repartir enfin chez soi après sept heures de route le dimanche soir après la compétition. Et reprendre le travail le lendemain à huit heures. »

 Arnaud :

« Ça n’a pas changé. Dernièrement encore j’ai dû faire le tour de Rouen pour un athlète alors que j’habite déjà loin de Rouen. Tu dois faire plus d’une heure de route supplémentaire alors qu’il est à 10mn du point de rendez-vous du stade. Mais si tu ne raccompagnes pas l’athlète chez lui, tu culpabilises.

L’accompagnement des championnats de France est également difficile : Les entraîneurs passent beaucoup de temps à véhiculer entre l’hôtel et le stade les athlètes qui ont tous des heures différentes d’épreuves, trois jours durant c’est épuisant. »

Philippe : mon second point désagréable.

« Lorganisation des compétitions et le non-respect les horaires. Jai connu ça de tous temps et ça na jamais évolué. Je trouve que des jurys manquent de gentillesse vis à vis des athlètes : ni empathie ni bienveillance trop souvent. Lathlète a oublié de sengager, il a fait 80km, il ne peut pas participer, tant pis : cest terrible. Mes enfants m’ont dit que ça sest amélioré ces derniers temps : tant mieux. »

Bérangère : 

« Pour les autres sports cest parfois pire, au karaté: Pesée à 9h début de la compétition 9h30 match prévu à 14h, à 15h appelé au tatami: “bon Clovis (le second fils d’Arnaud) tu nas pas dadversaire, bonne journée…“ il y a bien pire que lathlé alors ! »

Philippe :

« Un entraîneur ce nest pas forcément un jury, surtout quand tu as un groupe important, tu te dois d’être présent pour les soutenir et les conseiller par pour tenir un chrono ou un décamètre.  

Jai été un entraîneur heureux, jen garde un très bon souvenir l’entraînement, les stages, lathlé en famille avec Odile mon épouse qui souvent nous accompagnait; Je faisais ça après mon boulot pas toujours facile. Les athlètes venaient pour le plaisir, ils étaient demandeurs. Je garde le formidable : le partage, le groupe, les perfs : tout le monde bat son record. Dans un groupe il faut accorder autant dimportance au modeste quau champion. Parfois les athlètes sont surpris, il ou elle a bien conscience de son niveau mais il ou elle reçoit comme les plus forts les conseils de lentraîneur : on sintéresse à moi. Ça cest important dans la fonction dentraîneur. Cette longue aventure avec le stade, cest une belle partie de ma vie, je ne regrette rien du tout. »

Meilleures performances :

Philippe Bunel:
110m Haies: 14.02 (1975)
Hauteur: 1.93m (1973)

Delphine Bunel (née Leclerc):
800m:2.17.73 (1998)
1500m: 4.51.33(1999)
Perche: 3m20(2003)

Bérangère Bunel (née Hédouin):
200m: 24.70 (1995)
400mHaies: 60.65 (1996)
Longueur: 5m62 (1999)

Fédéric Bunel:
110m Haies: 14.62
Disque: 40m37
Décathlon: 6752 pts

Georges Bunel:
400m Haies: 57.60 (cadets) 58.82(0.91) (2019)

Arnaud Bunel:
110m Haies: 14.67 (1996)
Disque: 41.78m (2006)

Vingt-cinq années plaisirs

Les projecteurs du stade Jean Adret étaient allumés, ce soir de Juillet. Les spectateurs avaient envahi les pourtours de la piste et la tribune principale. Le traditionnel meeting international se déroulait comme chaque année sous les encouragements du public. Au départ du 800m masculin s’alignaient quelques-uns des meilleurs spécialistes mondiaux. Parmi les participants se trouvait Maxime Ténière.  Au coup de pistolet, Maxime prenait résolument la tête des concurrents, pour les emmener pendant près de 500m. Maxime était le lièvre de luxe de cette épreuve, une des multiples facettes de sa passion stadiste

LES RECORDS DE MAXIME TENIERE :

  • 200m : 21.26
  • 400 : 47.15
  • 800 : 1.54.49
  • 400m Haies : 52.71
  • Hauteur : 1m84
  • Décathlon : 6234pts

L’école d’Athlé :

« Je suis arrivé au stade à neuf ans. L’année précédente, je voulais déjà débuter, mais le stade ne prenait pas à huit ans. J’ai dû attendre pour être poussin première année. En école d’athlé, j’ai essayé toutes les disciplines. Je me souviens bien de Doudou Sow (hurdler). Il avait un beau bagage technique et m’a fait aimer ses spécialités. Marie Claire Denize (Marcheuse) m’a fait découvrir en minimes la marche. La formation y était généraliste et comme j’étais aussi le « petit con » de la bande, je faisais ce qu’il fallait pour excéder les animateurs, qui m’envoyaient me réchauffer l’hiver au secrétariat. Je faisais toutes les compétitions, allant même jusqu’à m ‘inscrire individuellement sur certains cross, qui ne figuraient pas au calendrier du club !

Les années jeunes :

J’ai intégré le groupe haies/sprint de Philippe en cadets, sans délaisser pour autant la hauteur. Lors des entraînement, je n’arrivais pas à franchir les haies cadets ! je suis allé voir Philippe pour lui dire que j’abandonnais les haies et que je continuais la hauteur avec Christian Queval. J’aimais beaucoup ça. Comme il nous disait de continuer aussi l’entraînement course, je persévérai avec le groupe de Philippe, un groupe « d’anciens », moi qui étais le petit cadet première année ! Ce groupe comprenait Martial et Alexandre Boisnoir, Arnaud Bunel qui était encore athlète, Elodie Langlois et aussi Franck Huard qui paraissait encore jeune à cette époque ! J’ai rapidement apprécié l’ambiance qui y régnait (Vous pouvez vous reporter aux bilans tous temps du club, pour les lecteurs qui ne connaitraient pas ces noms, et découvrir les performances des athlètes de ce groupe talentueux) !

Je suis arrivé avec zéro capacité en sprint. Sur certaines séances, j’étais dans le groupe des filles… je me faisais battre par des : Manu Cebazan, Elodie Langlois. J’étais sans qualité. J’étais le seul à ne pas être qualifié aux Pré-France. Plus de 25s aux 200m !. L’été venu et après un hiver passé à me confronter aux autres, je me qualifiais sans trop savoir comment au Pré-France. Ce jour-là, c’est le déclic ! Honnêtement ma performance sort de nul-part ! Le sens de la finale avait été inversé pour avoir le vent favorable. Je fais 23.1, je gagne et je me qualifie pour les Championnats de France alors que je n’avais pas fait mieux que 24.5 auparavant ! 

Me voilà parti aux Championnats de France avec Philippe. Je me fais « éclater » en 24.50 comme avant ! Les premiers étaient arrêtés quand je franchissais la ligne d’arrivée. ! Mais j’étais content, j’étais allé au France.

Durant la saison hivernale de mon année Cadets 2, je ne me qualifiais pas au France en salle ! Ce qui était normal pour moi, je n’étais toujours pas bon. Lors de la saison estivale, je décidais de tenter l’aventure du 300m. Je m’alignais sur cette épreuve à la compétition d’ouverture. Je partais comme une balle et maintenais le plus longtemps possible mon rythme. Ça a tenu : 35.38 à l’arrivée. Je prenais la tête des bilans français. ! Quelques jours plus tard, je recevais une convocation pour les jeux européens de la jeunesse qui se déroulaient en Italie. Au début j’avais cru que c’était pour y assister en spectateur, mais non, c’était pour participer au 400m, incroyable pour moi ! Je réalisais 50.41 en finale. Aux Championnats de France après avoir raté mes séries, je gagnais la finale B dans un meilleur temps que le troisième de la Finale A ! la poisse revenait. Elle m’a accompagné longtemps.

Compte tenu des résultats obtenus je m’étais dit : je vais continuer sur 200/400. Durant mes années juniors j’ai fait toutes les finales au France, mais sans obtenir le moindre podium. Ce n’est qu’en espoirs deuxième année qu’enfin j’atteignais les podiums, aussi bien l’hiver en salle, que l’été. En troisième année espoirs de nouveau je me hissais sur les podiums. Grâce à ces résultats, j’ai été invité au meeting Diamonds league de Zurich pour participer à un « relais à l’américaine » (3000m à se partager en 3 coureurs). En juniors 2 je faisais 48.28, et bien que cela ait été les minima pour les Mondiaux juniors, je n’ai pas été retenu car ma performance avait été réalisée trop tard : La poisse encore !

Les années séniors :

En seniors j’étais à la croisée des chemins. Les finales des Championnats de France me paraissaient inaccessibles, c’était plus compliqué pour moi de trouver la motivation. D’autant que j’accordais plus d’importance aux médailles qu’à la performance : On était tous au départ et on allait régler la suprématie, dans les même les conditions. Malgré tout, ma progression chronométrique était assez linéaire. Après mes 21.26 au 200m en espoirs, je voulais découvrir mon potentiel sur 200m, pour essayer de descendre sous les 21s. Bien que ce fût un choix de cœur, c’était une erreur, car je restais un coureur 200/400 et non pas un sprinteur pur, mais j’en avais marre des séances lactiques.

Les épreuves combinées :

Finalement, déçu par mes résultats sur 200, et aidé par ma rencontre avec Gaëlle, je m’orientais « naturellement » vers les épreuves combinées. C’était sympa, je m’étais tourné vers Nicolas Delahaye car l’encadrement au stade était insuffisant. L’hiver toutefois n’avait pas été concluant. Au printemps, je décidais de reprendre le sprint, mais sans avoir un objectif précis de résultat. Mon errance n’était pas terminée puisqu’après je décidais de nouveau de refaire des épreuves combinées avec Vincent cette fois-ci. Mais de nouveau je ne progressais pas. C’est pendant le stage de printemps à La Rochelle, qu’insatisfait, je dis stop aux combinées, et je retournais vers le sprint.

Les années 400m :
Aux interclubs du premier tour en 2017, je réalisais un petit 50s au 400m. Un brin dégouté de ce résultat, je ne voulais pas continuer sur cette distance, mais aux interclubs, c’est l’équipe qui décide : donc 400m de nouveau pour le second tour : résultat 49.50, puis un peu après 48. A chaque sortie j’améliorais mon précédent chrono. Aux Nationaux 2 à Albi, je réussissais moins de 48s. Avec Arnaud qui m’entraînait, nous avions décidé que je pouvais partir tranquillement en vacances sur ce beau résultat. « Malheureusement » quelques jours plus tard ma performance d’Albi me propulsait aux Élites. Je ne croyais tellement pas en moi, pas plus que le club d’ailleurs, puisque qu’il n’y avait eu qu’une nuit de réservée à l’hôtel. Et pourtant je me qualifiais pour la finale, alors que je devais travailler le lendemain matin ! (Finalement un copain m’a remplacé en catastrophe). J’étais en finale aux Élites alors que je devais faire une année de décathlon ! Le temps était magnifique lors de la finale, dans un coin de ma tête j’avais l’espoir de battre mon vieux record du 400m. Bien que placé à la corde, je terminais sixième français en 47.15, record personnel explosé ! C’était magique.

L’hiver d’après, sur 400m en salle, je réitérais ma performance en terminant 4ème français de l’épreuve : médaille en chocolat !

J’arrivais à mes trente ans, je commençais à me trouver vieux pour l’athlé. En 2019 je décidais de tenter une nouvelle aventure : le 400m Haies. 

 

Les années 400m haies
Aux entraînements, j’étais tombé « un paquet de fois » J’avais également fait une chute au Championnat de France Élites ! Le constat avec Arnaud, c’était que je courais trop vite pour mon bagage technique sur les haies, notamment quant à l’incapacité que j’avais de franchir la haie avec ma « mauvaise » jambe. On avait bien « bricolé » avant de trouver un compromis adapté à ma typologie de coureur. Cette première saison en 2019 s’avéra concluante avec un record à 52.71. 

A l’entame de la saison suivante les progrès continuaient, malheureusement la Covid était arrivée, et rendait compliqué l’athlé : Pourtant le jour des Élites j’ai pu enfin réussir « ma course parfaite » : quatorze foulées jusqu’à la cinq, et quinze jusqu’à la fin ! 52.98 sur la ligne. Le poids des années finissait par avoir raison de mes espoirs de chrono. J’étais content quand même de cette dernière saison d’athlé.

Je n’avais plus la motivation des résultats nationaux pour continuer à gérer, le travail, la vie familiale avec le petit, et un entraînement intensif. Je continuerais à m’entretenir et si le club en avait besoin, j’aiderais aux interclubs.  C’était à cette compétition que j’avais fait mes débuts chez les grands en cadets 1 à la Hauteur pour un remplacement de dernière minute ! Mon pronostic de départ dans le car : 1m80. Malheureusement il pleuvait sur le stade, le sol était humide, sans pointes de hauteur, je ne sautais qu’un 1m65 et là : Christian (le rédacteur de ces lignes) dit devant les entraîneurs : « je savais qu’il ne fallait pas le mettre en équipe 1 », j’ai pensé : quel con ! même si la réflexion était destinée aux entraîneurs, je l’ai pris comme un jugement sur moi. Le second tour je l’ai fait en équipe 2 ! Aux interclubs j’ai fait un paquet de disciplines : 200/400/800 4×400, la perche, la hauteur et le 400m Haies. 

 

Le bilan de Vingt-cinq années d’athlé ;
Les interclubs ont pour moi beaucoup d’importance, j’espère garder une forme suffisante pour y participer encore quelque temps.

Je n’ai pas de regrets sur ce que j’aurai pu faire ou pas. Dès que j’ai eu envie de faire quelque chose, je l’ai fait. Peut-être que si je ne m’étais moins dispersé, j’aurais pu atteindre les 46.50 sur 400m, peut-être … Cela aurait peut-être… aussi débouché, sur une sélection en équipe de France ?

Dans le groupe à l’entraînement j’étais devenu la personne cible, chaque athlète s’élançait à fond pour une côte et essayait de me précéder alors que j’en avais une dizaine à répéter moi !

L’opposition de haut-niveau m’a parfois manquée. De plus, j’avais un travail usant, avec les gardes. C’était dur de programmer un entraînement cohérent, de devoir faire la séance en solitaire et fatigué car je n’avais pas ou peu dormi la veille. Ce n’était vraiment pas facile à certaines périodes. Je ne voulais plus me retrouver sur un stade seul à faire une séance.

J’avais commencé à travailler tôt, certains de mes adversaires sur 400m partaient en stage alors que moi j’étais au boulot ! Quand j’allais en meeting et que je discutais avec d’autres athlètes, j’avais l’impression d’être le seul à travailler. Ce fût pour moi un choix de vie et je ne le regrette pas. De plus je n’ai pas été souvent blessé et je termine ma carrière en bonne santé. 

 

Les joies de l’entraînement :
Le groupe c’est la base, c’est lui qui m’a fait grandir. Si je suis devenu la personne que je suis c’est grâce à l’athlé et au groupe. Je venais à l’entraînement pour me marrer et ensuite pour m’entraîner. Pour l’anecdote, en sprint sur les séances avec Philippe, en position prêt, tu en avais toujours un pour sortir une blague, faire un faux départ sous les rires. C’était ça qui était important et c’est pour cela que j’avais envie de revenir le lendemain. En vingt ans, j’en ai vu des anciens arrêter et des jeunes arriver, j’y ai toujours trouvé ma place avec chaque génération. Au final, je constate que tous mes potes, je les ai connus à l’athlé. Ceux avec qui je pars en vacances c’est cent pour cent des athlètes. Mes témoins de mariage c’étaient aussi des athlètes. 

C’est là ma vie, c’est là où je me sens le mieux. Le stage de printemps était primordial pour moi. Sa suspension pour des raisons financières a déclenché mon entrée au comité directeur pour en demander le retour. Le stage de La Rochelle c’était mon cheval de bataille pour ma préparation, de même que la bière aux interclubs ! Même si je sais que ce n’était pas partagé de tout le monde. Le but n’était pas d’être « bourré », mais d’amener de la convivialité par ce canal. C’était aussi le cas pour les anciens aux interclubs qui revenaient donner un coup de main. Ils revivaient ces instants de partage et de rigolade dans le car au retour des interclubs. Aller chercher au supermarché à Aix les Bains des bières pour le retour, ça faisait partie de la convivialité !

C’était un peu pareil pour le stage. J’y suis allé la première année sans connaître quasiment personne. Une semaine plus tard, j’avais sympathisé avec tout le monde, et découvert de nouveaux potes. Je vibrais ensuite aussi pour eux aux compétitions. Sans ce stage je n’aurais pas acquis l’esprit club aussi fortement. Nous étions parfois quatre-vingt personnes y compris le haut-niveau. Je me souviens de Fanja Felix qui y participait. Je me verrai bien dans dix ans, avec des Nico (Bernage) venir au stage avec la famille ! Le stage était pour moi si important que l’année de mon concours de pompiers, j’avais fait l’aller/retour La Rochelle Rouen pour passer l’examen et reprendre ensuite le stage. La semaine de stage à La Rochelle était ma plus belle semaine de vacances de l’année.

Mon avenir au stade, même si je ne l’ai pas encore bien perçu, je le verrais plutôt dans l’encadrement sportif, dans le soutien d’un entraîneur principal dans un groupe d’entraînement, mais je ne me vois pas revenir dans cinq ou dix ans si je prenais mes distances avec le club. Je suis entré au comité directeur jeune (trop ?) comme représentant athlètes. Maintenant, il serait peut-être bon que je m’investisse davantage pour le meeting et ainsi prolonger la joie que j’y ai connu en y participant en tant qu’athlète. J’avais commencé en benjamin comme porteur de bannettes pour les athlètes. La boucle serait ainsi refermée. »

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